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Histoire des MARONITES

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Le Début

Les dix derniers siècles 

1900 à nos Jours

Antioche 

Les Maronites et le Liban 

Les Patriarches à Kfarhay 

Les Patriarches et Akoura

Les Années de dificultés 

Les Maronites et Rome 

Le Pallium 

Wadi Qannoubine 

Le Collège Maronite de Rome 

Premier Ordre Maronite 

Bkerké 

1860

Le Liban indépendant 

La Diaspora Maronite 

Des Nouveaux Saints Maronites 
 

 

Le Début

 

Antioche

 

Antioche est une ville d’ouverture, de dialogue et d’initiative. Elle s’est convertie à Jésus-Christ grâce à quelques-uns de ses disciples. Elle a approfondi sa foi grâce à l’Apôtre Paul et à son compagnon, Barnabé. Elle a vu l’Apôtre saint Pierre, le chef de l’Eglise, à la tête de son église avant de se rendre à Rome. L’Eglise d’Antioche a été prospère. Elle a connu une grande influence. Elle est devenue une des cinq patriarcats, à savoir: Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem.

 

En 518, le patriarche d’Antioche, Sévère, est déposé de son siège patriarcal à cause de son reniement des deux natures dans le Christ et de son refus du concile de Chalcédoine. Il est remplacé par un Patriarche catholique, Paul. Cette nomination n’est pas agréée par tous les croyants. C’est alors la division de l’église en chalcédoniens et non chalcédoniens. Il y eut le Patriarche catholique qui agréa le concile de Chalcédoine et un Patriarche non catholique, opposé à ce concile.

 

Un siècle plus tard, une autre division a lieu dans l’église d’Antioche: il y eut les Syriaques, les Maronites et les Melkites. Au 7e siècle, ces différentes communautés se donnent chacune un Patriarche: Melkite, Maronite, Syriaque, Assyrien et Arménien. Au 12e siècle, un nouveau Patriarche vint s’ajouter aux précédents; ce fut le Patriarche latin.

 

L’Eglise d’Antioche était une. Elle comprenait toute l’Asie et l’Orient. Elle est devenue plusieurs églises. Elle avait un seul Patriarche, elle en a actuellement plusieurs. Mais Dieu, généreux et miséricordieux, l’unira un jour. Elle redeviendra un seul troupeau sous la houlette d’un même pasteur.

 

 

Les Maronites et le Liban

 

Les Maronites sont les Chrétiens qui se sont groupés autour d’un prêtre, Maron, et qui ont adopté son mode de vie.

 

Maron a vécu près d’Antioche, vers la fin du 4e siècle. L’Eglise alors était divisée. Des Chrétiens affirmaient que l’homme Jésus était Dieu, d’autres ne reconnaissaient que son humanité. Certains, conformes à la doctrine de Chalcédoine, voyaient en lui deux volontés; d’autres n’en voyaient qu’une. Les villes étaient divisées, les villages aussi. Ces divisions atteignirent même les familles. Maron quitta la ville, s'installa sur la montagne pour être à l’écart des controverses théologiques et adorer Dieu.

 

Dans sa retraite, Maron découvrit que sa vocation était de vivre avec le peuple. Il redescendit pour vivre avec son peuple et lui enseigner la vraie doctrine. Ses disciples augmentèrent en nombre. Ils prirent son nom et se nommèrent Maronites. Maron est mort en 410. Ses disciples continuèrent sa mission. En 451, au concile de Chalcédoine, ils se tiennent à des positions claires et avec le Concile, ils soutiennent que le Christ est Dieu et homme à la fois, ayant deux natures: divine et humaine. Ils agissent en défenseurs intraitables du Concile. C’est alors que les ennemis du concile de Chalcédoine devinrent les ennemis des Maronites qui donnèrent 350 martyrs et commencèrent à gagner le Liban par groupes.

 

Les libanais du Mont-Liban s’étaient convertis à la fin du 5e siècle au Christianisme grâce à quelques disciples de saint Maron et devinrent Maronites. Ils accueillirent leurs frères qui venaient des alentours d’Antioche et ensemble, ils poursuivirent leur mission. Leurs relations avec le patriarcat de Constantinople devenant difficiles après l’installation des Arabes dans la région, ils furent donc contraints d’élire eux-mêmes leur propre Patriarche; ce fut saint Jean-Maron, en 687.

 

L’Empereur de Byzance se comportait comme s’il était le roi de l’Eglise. Il nommait les Patriarches et intervenait dans les affaires de l’Eglise. Les Chrétiens venaient à lui pour régler tout problème. Quand les Maronites se donnèrent un Patriarche, Byzance ne le toléra pas. Durant une tournée dans la région, l’armée de Byzance attaqua les Maronites. Il y eut un combat à Amioun; ce furent les Maronites qui remportèrent la victoire. Le Patriarche s’installa à Kfarhay faisant du palais épiscopal son siège patriarcal.

 

Les Maronites ont oublié les années de grande abondance et se sont préparés pour les années de famine. Ils ont changé les rochers en terre fertile où ils ont planté du blé, des céréales, l’olivier, la vigne et le mûrier... Ils ont mis leur confiance en Dieu et ils ont ajouté à leur prière cette belle demande: "Par l’intercession de Ta Mère, écarte Seigneur, de la terre et de ses habitants, les coups de Ta colère. Fais cesser les troubles et les séditions. Eloigne de nous la guerre, le pillage, la famine et les épidémies. Compatis à notre misère, console-nous, nous qui sommes malades, secours notre faiblesse, délivre-nous de l’oppression et de l’exil. Donne à nos défunts le repos et accorde-nous de sortir en paix de ce monde et nous te rendons gloire à jamais". Ils devaient mentionner dans leurs prières ce qu’ils vivaient, à savoir: la famine, les tribulations, les difficultés et l’injustice.

 

 

Les Patriarches à Kfarhay

 

Plusieurs Patriarches ont siégé à Kfarhay. Nous en connaissons trois: Jean-Maron, Cyr et Gabriel. Ils ont pris soin du troupeau et de sa foi. L’anaphore de saint Jean-Maron, qui est un authentique acte de foi dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit, que les Maronites récitaient chaque jour, est un témoignage de leur foi. Ni les richesses du monde qu’ils quittèrent n’ont pu les ébranler, ni les attaques de l’ennemi n’ont pu les dérouter. Ils ont aimé Dieu et chéri Sa parole.

 

Les Patriarches ont vécu à Kfarhay des jours difficiles. Ils ont vu venir à eux bon nombre de leurs enfants à pied, portant leurs petits et quelques bagages, obligés de quitter les terres fertiles de la Syrie et de la Békaa, leurs maisons et leurs biens, pour habiter des terres rocheuses pleines de forêts et manquant de tout. Cependant la terre de Batroun leur fut hospitalière. Elle les a accueillis comme une mère accueille ses enfants.

 

Après avoir passé 251 ans dans la région de Batroun, les Patriarches l’ont quittée pour se rendre dans une terre inconnue. Ils avaient à affronter de nouveaux problèmes dans une terre nouvelle.

 

L'oeil du Patriarche était resté fixé sur Antioche. Il souhaitait demeurer au milieu du petit reste de son troupeau vivant dans l’inquiétude.

 

C’est Jean II qui pu réaliser ce désir. Parvenu à Antioche, il travailla à rassembler les Maronites, mais hélas! sans succès. Les difficultés et les dangers furent tels qu’il dut renoncer à son projet et "revenir se réfugier au coeur de la montagne du Liban" nous rapporte le Patriarche DOUAIHI (Les annales, 50). C’est ainsi qu’il se fixa aux alentours de Akoura dans la région de Byblos.

 

 

Les Patriarches et Akoura

 

La durée de la présence du Patriarcat Maronite dans la région de Byblos est de 502 ans, de 938 à 1440. 34 Patriarches y ont siégé. Ce sont, d’après la liste établie par le Patriarche DOUAIHI et rapportée par Rachid CHARTOUNI en 1902:

 

Jean-Maron le deuxième, Jean de Dmalsa, Grégoire, Etienne, Marc, Eusèbe, Jean, Jésoua, David, Grégoire, Théofélix, Jésoua, Doumit, Isaac, Jean, Siméon, Youssef EL GERGESS (1110-1120), Pierre (1121-1130), Grégoire de Halate (1130-1141), Jacob de Ramate (1141-1151), Jean (1151-1154), Pierre (1154-1173), Pierre de Lehfed (1173-1199), Jérémie de Amchite (1199-1230), Daniel de Chamate (1230-1239), Jean de Jaje (1239-1245), Siméon (1245-1277), Daniel de Hadchite (1278-1282), Jérémie de Dmalsa (1282-1297), Siméon (1297-1339), Jean (1339-1357), Gabriel de Hjoula (1357-1367), Jean (1367-1404), Jean de Jaje (1404-1445).

Qu’ont fait ces prélats? Quelles œuvres ont-ils accompli?

 

L’histoire n’en dit mot. Ils ont tous vécu dans des montagnes difficiles et inaccessibles. Tout leur manquait: les moyens de s’instruire et le reste. Mais ils étaient heureux de vivre avec leurs fidèles en restant attachés à leur foi.

 

Ils n’avaient pas de siège Patriarcal fixe. Ils ont passé de Yanouh à Mayfouk, à Lehfed, à Habil, à Yanouh, à Kfifane, à Kfarhay, à Kafre, à Yanouh, à Hardine, à Mayfouk. S’ils ont accepté de mener une vie austère et d’aller, comme Abraham, d’un endroit à un autre, c’est parce qu’ils ont voulu suivre les pas de leur maître, saint Maron, et dire oui à Jésus-Christ.

 

Ils ont vécu dans des résidences pauvres, sans pourpre ni richesse, mais remarquables par leur simplicité et leur dépouillement. "Les habitants de Yanouh, religieux et bons Apôtres, ont tenu à bâtir une résidence patriarcale en pierre verte, très belle et bien construite..." (Douaihi, Les annales, 50).

 

La résidence Patriarcale de Mayfouk, qui existe encore, est une oeuvre d’art. Si l’église y prend la plus grande place, c’est d’ailleurs le cas de toutes les autres résidences dont on voit les traces ici ou là, c’est parce que les Patriarches ont voulu être des hommes de prière et faire de leurs résidences des maisons de prière.

 

 

Les Maronites et Rome

 

Le pape Innocent III a vu de ses propres yeux que les Patriarches Maronites étaient des hommes de prière le jour où le patriarche Jérémie de Amchite est venu voir le Pape à Rome pour participer au Concile de Latran qui eut lieu en 1215. "Le Pape a ordonné de représenter le Patriarche dans un tableau à Saint-Pierre. Quand le tableau eut perdu de son lustre avec le temps, le pape Innocent XIII ordonna qu’on le fit réparer en 1655. Ce tableau représentait le Patriarche élevant l’Hostie qui demeura stable entre ses mains durant l’élévation, pendant qu’il célébrait la messe devant le Saint-Père". (Douaihi, Chronologie des Patriarches Maronites, 24).

 

Les Patriarches n’ont bâti ni grandes églises, ni châteaux. Ils n’ont laissé ni oeuvres d’art ni universités. En revanche, ils ont pu veiller à la suite des Apôtres sur leur troupeau, comme veillent les parents sur leurs enfants, et leur apprendre tout ce que le Seigneur nous a appris. Leur plus grande oeuvre: un peuple croyant. Il bénit quand il est insulté, il supporte quand il est persécuté et quand il n’en peut plus, il porte le flambeau et passe d’un endroit à un autre.

 

Ayant vécu à l’écart, dans un blocus qui a duré plus de trois siècles, les Maronites ont été coupés du monde. Les Croisés ont été surpris de les voir à leur arrivée en Orient. Le Saint-Siège a été surpris à son tour en apprenant leur existence, alors qu’il croyait que les Maronites avaient disparu. Les relations entre les Maronites et les Croisés se sont davantage consolidées, surtout après la venue de saint Louis IX, roi de France en Orient.

 

Au XIIIe siècle, le Liban connut une certaine paix. Les Maronites se mirent à bâtir des églises, comme le rapporte le Patriarche Douaihi: "En ce temps-là la religion Chrétienne se répandit dans tout l’Orient. On la proclamait ouvertement. Les fidèles sonnaient des cloches de cuivre pour appeler à la prière et à la sainte messe. Ceux qui reçurent en abondance les grâces de Dieu se mirent à bâtir des couvents et des églises. Les gens désiraient servir Dieu et faire le bien. Le prêtre Basile de Bécharré avait trois filles: Mariam, Thècle et Salomé. Mariam construisit l’église de saint Saba à Bécharré au Mont-Liban, Salomé, l’église de saint Daniel à Hadath et Thècle, l’église de saint Georges à Bkerkacha et deux églises dans le Koura..." (Les annales, 104).

 

 

Les dix derniers siècles

 

Les Années de dificultés

 

Après le retour des Croisés dans leurs pays, les Mamelouks attaquèrent les Maronites. Ils les humilièrent, brûlèrent leurs églises, saccagèrent leurs villages, détruisirent leurs vignes.

 

"Le lundi, le 2 de mouharram, Akoush pacha, le gouverneur de Damas, se rendit à la tête d’une troupe aux montagnes du Kesrouan. Les soldats encerclèrent ces montagnes; abandonnèrent leurs chevaux et grimpèrent de tous côtés. Le gouverneur de Damas arrive dans les montagnes du Kesrouan et les soldats piétinent une terre que les habitants croyaient inviolable. L’ennemi occupe les lieux, détruit les villages et ravage les vignes. On tue, on emprisonne. La montagne se vide. Les survivants se dispersent". (Les annales, 288).

 

Les Patriarches endurent le plus gros lot de misères. L’un est victime d’atrocités, l’autre est soumis aux vexations, un troisième doit fuir, un quatrième est traîné devant les juges, un autre enfin est brûlé vif.

 

En l’an 1283, le patriarche Daniel de Hadchite conduisit personnellement ses hommes pour se défendre contre les troupes des Mamelouks qui avaient attaqué la Joubbé de Bécharré; il parvint à arrêter les soldats pendant 40 jours devant Ehden. Ils ne prirent ce fief qu’après avoir arrêté par ruse le Patriarche. En 1367, le Patriarche Gabriel a été amené de Hjoula, son village natal, où il s’était caché durant la persécution. Ils l’ont conduit à Tripoli et l’ont brûlé vif. Son tombeau est toujours à Bab el Ramel, à l’entrée de Tripoli. En 1402, il y eut une épreuve sans pareil: des morts n’étaient pas enterrés, beaucoup mouraient de faim, les gens vivaient dans la détresse et le désespoir. (Douaihi, Les annales, 338).

 

Les Maronites ont pris patience et ont trouvé dans la région de Byblos que leurs Patriarches ont choisie comme refuge, une terre fertile. Elle les a attirés, par sa richesse et sa beauté, à la méditation et à la prière. Ils ont su tirer de ses routes inaccessibles, la patience dans les épreuves, de ses hautes montagnes, l’oubli des offenses et de sa mer, qui reflète le bleu du ciel, l’ouverture vers le lointain. La région de Byblos a été pour eux le jardin des oliviers. Elle les a marqués de son sceau et leur a donné courage, sagesse et paix. Ils ont relu l’Evangile et ont été unis.

 

Ils ne désespèrent pas, et soupèsent leur gain et leur perte dans leur alliance avec les Croisés. Ils comprennent qu’ils n’ont qu’un recours: Dieu. En lui, ils mettent toute leur espérance. Ils se remettent en question et se groupent autour de leur Patriarche en temps que chef civil et religieux. Ils ont voulu que les mouqaddams, chefs civils des villages, agissent selon ses directives et ces derniers ont reçus le sous-diaconat pour être à ses ordres.

 

Cette disposition leur a été favorable. Le pays a connu une période de tranquillité et de paix. Quand les Mamelouks qui sont sunnites ont attaqué le Kesrouan, leur but essentiel était d’anéantir les chiites. C’est alors que les Maronites ont pu jouer le rôle d’intermédiaires. Ils ont rapproché les différents points de vue des deux communautés rivales, se faisant des Apôtres de paix. Dans tous les villages où cohabitent Chiites et Sunnites, les Maronites deviennent une force d’interposition.

 

Les églises qui subsistent de cette époque sont petites, mais elles montrent suffisamment que ce sont elles-mêmes qui ont renouvelé dans nos montagnes ce qu’avait fait durant son séjour sur notre terre, Jésus-Christ Notre Seigneur et Notre Dieu. Le prêtre distribuait les sacrements et proclamait la parole de Dieu. Les miracles se produisent: les blessures sont pansées, les larmes sont essuyées, les querelles disparaissent, et l’unité est restaurée.

 

La vie paroissiale est la cause de l’unité des Maronites. C’est elle qui les a amenés à avoir des relations d’amitié avec les chiites et les druzes, en attendant les Chéhab qui sont Sunnites, et agir ensemble dans le même but. Ils se sont unis pour se défendre contre un ennemi commun. Quand toutes les portes se sont fermées devant les Maronites, ceux-ci se sont dirigés vers la vallée de Qannoubine.

 

 

Le Pallium

 

Le Patriarche venait de recevoir une invitation du pape Eugène IV pour participer au concile de Florence. A cause des dangers que comportait le voyage en bateau, le Patriarche envoya Fra Juan. Celui-ci eut une audience avec le Pape pendant qu’il se trouvait à Florence où il présidait le Concile. Il entra au Liban portant le Pallium.

 

"Lorsqu'il est arrivé à Tripoli, le peuple est descendu l’accueillir. Le gouverneur envoya des hommes pour le prendre et le mettre en prison avec ses compagnons. Le gouverneur croyait que les Chrétiens se réunissaient à Florence pour décider de reprendre le pays de Damas des mains des Musulmans. Le Patriarche, l’ayant appris, envoya des notables de la communauté pour convaincre le gouverneur de la bonne intention de l’émissaire papal. Ayant reçu de l’argent, le gouverneur libéra ces derniers à la condition de revenir à Tripoli après la visite du Patriarche. Fra Juan se rendit à Notre-Dame de Mayfouk où le Patriarche siégeait. Il livra à celui-ci une lettre du pape Eugène IV, lui remit le Pallium et rentra à Rome par Beyrouth sans tenir compte de la promesse faite au gouverneur. Celui-ci, pris de colère, envoya des soldats pour arrêter le Patriarche et les notables. Ne les ayant pas trouvés, il pilla leurs biens, fit brûler leurs maisons et tua un bon nombre des membres de la communauté. Ceux qui avaient été envoyés pour arrêter le Patriarche saccagèrent le couvent, tuèrent des moines et en conduisirent un bon nombre à Tripoli, les chaînes aux mains. Le Patriarche quitta alors le couvent de Mayfouk et alla dans la Jobbé de Bécharré, sous la protection du mouqaddam Yacoub". (Douaihi, Les annales, 210).

 

 

Wadi Qannoubine

 

A Wadi Qannoubine cette vallée profonde, vous ne voyez qu’une haute montagne d’un côté, une haute montagne de l’autre, et un morceau de ciel en haut. Et si vous regardez dans cette vallée du haut d’une de ses collines, vous sentez qu’elle vous attire à elle par sa profondeur et la force de sa séduction. Vous êtes obligés de vous attacher avec vos deux mains à un arbre ou à un rocher de peur de tomber d’une hauteur de 1000 mètres. Dans cette vallée à laquelle ne peut accéder que l’oiseau, selon les termes d’un voyageur européen, le Patriarche Maronite a siégé à côté d’un rocher et de là a guidé son troupeau comme le faisait Moïse dans l’Ancien Testament pour son peuple. A Wadi Qannoubine vous ressentez une force qui vous porte à la prière et à la méditation, au travail et à la prise d’initiatives. A Wadi Qannoubine l’homme prend conscience qu’il est de terre et d’esprit. Il ressent la force de la terre et son attraction et se rappelle les paroles de l’Ecriture: "Rappelle-toi homme que tu es poussière et que tu retournes en poussière". Il ressent aussi la force de l’esprit et se rappelle les paroles de l’Ecriture: "Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l’abîme, l’esprit de Dieu tournoyait sur les eaux" (Gen 1/1). A Wadi Qannoubine le poète est poète, le laboureur est laboureur et le chrétien est chrétien. A Wadi Qannoubine l’homme est tel qu’il est, ou froid ou chaud, comme le dit l’Apocalypse: "Je connais ta conduite: tu n’es ni froid ni chaud, que n’es-tu l’un ou l’autre! ainsi puisque te voilà tiède, ni chaud ni froid, je vais te vomir de ma bouche". (Apocalypse 3/15-16).

 

Wadi Qannoubine a été le siège Patriarcal durant la période des épreuves qui a duré 383 ans, de 1440 à 1823. Quand la paix s’est rétablie, la pensée des Patriarches se tourna vers Dimane. Joseph HOBEICHE est le premier Patriarche à avoir mis en exécution cette idée. Il a vécu dans une maison qui donne sur la vallée et qui appartenait à l’un de ses fermiers, dans la partie sud du village. Le couvent de Notre-Dame de Qannoubine est resté le siège patriarcal de 1440 à 1823. Vingt-quatre Patriarches s’y sont succédés:

 

Jean de Jaje (1440-1445), Yacoub de Hadath (1445-1468), Joseph de Hadath (1468-1492), Siméon de Hadath (1492-1524), Moussa AKKARI de Baridi (1524-1567), Michel RIZZI de Bkoufa (1567-1581), Sarkis RIZZI de Bkoufa (1581-1596), Joseph RIZZI de Bkoufa (1596-1608), Jean MAKHLOUF d’Ehden (1608-1633), Georges OMAIRA d’Ehden (1633-1644), Joseph HALIB d’Akoura (1644-1648), Jean BAWAB de Safra (1648-1656), Georges RIZKALLAH de Bseb’el (1656-1670), Etienne DOUAIHI d’Ehden (1670-1704), Gabriel de Blaouza (1704-1705), Yaccob de Hasroun (1705-1733), Joseph Dergham KHAZEN de Ghosta (1733-1742), Siméon AWAD de Hasroun (1743-1756), Tobia EL KHAZEN de Békaata Kanaan (1756-1766), Joseph ETIENNE de Ghosta (1766-1793), Michel FADEL de Beyrouth (1793-1795), Philippe GEMAYEL de Bikfaya (1795-1796), Joseph TAYAN de Beyrouth (1796-1808), Jean HELOU de Ghosta (1808-1823).

 

Ils ont tous vécu dans la crainte de Dieu en servant son peuple. Wadi Qannoubine raconte l’histoire de chacun d’eux comme celle d’un saint et témoigne qu’ils ont tous cherché Dieu et qu’ils se sont contentés pour vivre de peu de choses. On a dit d’eux ceci: "Leurs crosses sont de bois, mais leur coeur est d’or".

 

Pourtant, les épreuves subies par les maronites ont eu leur bon côté. De fait, ils se sont groupés autour du Patriarche, sont devenus de plus organisés sous l’autorité du Mouqaddam de Bécharré, et la paix a régné dans toute la région. Les jours de paix étaient de temps à autre troublés par des jours d’épreuve, si l’on en croit un rapport écrit par quelqu’un qui est venu à Wadi Qannoubine en 1475. Voici le texte: "La nation Maronite vit sous l’occupation. Les vexations et la tyrannie ne connaissent pas de repos. Dans tout le Liban, ce n’est que désolation, pleurs et épouvante. Sous prétexte de lever un certain tribut qu’ils appellent "gézia", les agents de l’autorité dépouillent ces pauvres montagnards de tout leur avoir; ensuite, ils les fouettent, leur infligent toutes sortes de tourments pour leur extorquer ce qu’ils n’ont pas. Plusieurs s’y seraient laissés prendre si la charité de leur vieux Patriarche (Pierre Ibn Hassan) n’était venue à leur aide. Atterré du péril que couraient les âmes de ses ouailles, il céda tous les revenus des églises pour satisfaire l’avidité des tyrans, restant sans ressource. La porte du monastère patriarcal est murée; parfois il est obligé de se cacher, comme les pontifes Urbain et Sylvestre, dans des cavernes creusées dans le sein de la terre". (Marcelin de Civizza: Histoire universelle des missions franciscaines, Paris 1858, Tome 3, 209).

 

A Wadi Qannoubine les Maronites n’avaient besoin de personne pour les inviter à la prière. Ce lieu et tout ce qu’il représente invite à la méditation, à la prière et à l’abnégation. Les Maronites ont répondu à cet appel. "Ils étaient comme les premiers Chrétiens, assidus à l’enseignement des Apôtres, à la vie commune, à la fraction du pain et à la prière" (Actes des Apôtres Il/42). Beaucoup d’entre eux sentirent le besoin de plus de prière et de méditation. Se multiplia alors le nombre des hommes et des femmes désireux de solitude et de prière. Les ermites se réfugient dans les grottes pour retrouver la solitude et l’union à Dieu.

 

Ils ont vécu dans l’inquiétude de la faim craignant que la terre ne donne pas la récolte attendue. Et dans l’inquiétude de la peur de travailler dans leurs champs et d’être surpris par l’ennemi. Ils ne se lamentent pas. Leur préoccupation journalière n’a pas pu leur faire oublier la mission qu’ils portent à l’égard du monde. Ils sont les Apôtres du Christ. Ils prennent patience. Ils espèrent. Ils regardent leurs ennemis comme ils regardent ceux pour qui Jésus est mort et souhaitent leur porter le message de l’Evangile. Ils ont fait un tel progrès dans la vertu qu’en 1515, le pape Léon leur écrivit une lettre d’appui et d’encouragement, et leur dit: "Vous avez agi sans que les persécutions et les difficultés que vous avez à subir de la part des infidèles, ennemis de Notre-Sauveur, des hérétiques et des schismatiques, puissent vous détourner de la foi du Christ".

 

Au début du XVIIIe siècle, les Maronites sont divisés en deux courants. L’un est attaché à ses vieilles traditions orientales, l’autre suit la ligne des Chrétiens en Occident et est attaché à leurs traditions et à leur liturgie. Il a fallu un synode pour mettre de l’ordre et redonner à la communauté sa beauté initiale. Le synode libanais qui a eu lieu à Louaizé en 1736 fut le synode régional le plus complet de l’histoire de l’Eglise.
 

Dans la région de Jbeil, les Maronites ont connu la misère et la privation, ont pris patience sans protester. L’ennemi les a poursuivis, ils ont pris la fuite, et l’histoire ne mentionne pas qu’ils aient élevé la voix. C’est comme s’ils se sentaient coupables et que les sévices et les malheurs aient été comme une punition. Quand les Mamelouks se sont vengés des Maronites, ceux-ci n’ont pas protesté, et leurs mouqaddams ont accepté le sous-diaconat pour tourner la page du passé et suivre les directives du Patriarche.

 

A Wadi Qannoubine, les Maronites ont connu la misère et la privation. L’ennemi les a poursuivis, ils ont crié et ont élevé la voix. Les circonstances avaient-elles changé? Avaient-ils trouvé, après Jbeil, un refuge? Wadi Qannoubine est leur dernier refuge; si donc ils le perdent, ils perdraient tout. Quand ils ont été poursuivis, ils ont crié et ont pris des initiatives. Les gens de prière, hommes et femmes, se sont multipliés et aussi les ermites. Des écoles sont ouvertes. Il y eut beaucoup d’élèves, ainsi que des ordres religieux. Les Maronites se sont divisés en deux clans; il y eut un synode... Ce synode a rendu de grands services à la communauté. Il l’a préservée du désordre et des divisions. Par contre, le synode a enlevé au Patriarche beaucoup de pouvoir. Il a soutenu ceux qui étaient pour les traditions latines. La communauté a connu un certain flottement.

 

Les Maronites à Wadi Qannoubine n’ont pas été froids. C’est pourquoi les épreuves et les souffrances les ont façonnés. Ils ont pleuré et pris conscience, ont eu une nouvelle vie. Comme la région de Jbeil a conduit les Maronites au jardin des oliviers, Wadi Qannoubine a pu les conduire au Golghotha. Ils n’ont plus qu’à passer à la gloire de la Résurrection. En l’an 1823, le Patriarcat s’est transféré à Dimane, en été, et à Bkerké l’hiver. Les Maronites ont attendu pour trouver la gloire après avoir trouvé la souffrance et la tribulation.

 

Le patriarche Jean Hage a construit le siège patriarcal, connu sous le nom de vieux siège, au milieu du village et a construit près du siège, l’église de saint Jean-Maron, qui est à présent l’église paroissiale. La résidence patriarcale actuelle est l'oeuvre du patriarche Elias HOAYEK qui en a posé la première pierre le 28 septembre 1889. L’architecture est du frère Léonard qui avait assuré celle de Bkerké.

 

 

Le Collège Maronite de Rome

 

En 1584, le 5 juillet, Grégoire XIII a fondé le collège Maronite à Rome; il a ainsi réalisé les rêves de la communauté et ouvert à ses élèves la porte du progrès. Dans la bulle, on lit:

"Nous avons l’espoir que les élèves de ce collège, dans les jours qui viennent, après avoir acquis la piété et la vraie religion qui sont de l’arbre de Sion et de l’enseignement de l’Eglise Romaine, tête de toutes les églises, les distribueront aux cèdres du Liban et à leur communauté, travaillant au service de Dieu et renouvelant dans leur pays la foi et la fortifiant. Ainsi un travail qui n’a d’effet que sur un petit nombre qui vient à Rome, se transformera en un travail qui aura les effets bienfaisants pour toute la communauté et pour son salut.

 

"C’est pourquoi, en toute connaissance de cause, et selon notre autorité apostolique,... nous fondons le collège Maronite pour que les élèves de cette communauté y apprennent la bonne conduite, la piété, la vraie doctrine, les vertus que tout chrétien doit vivre...".

 

Les élèves commencent à venir à Rome; les rêves du Pape se réalisent et la communauté accède à la science et à la lumière. De plus, la communauté Maronite s’est ouverte à l’Europe et au monde en général. Elle a pu jouer le rôle d’intermédiaire entre l’Orient et l’Occident.

 

Les meilleures personnalités cléricales sont sorties du collège Maronite. Les plus illustres parmi elles ont été: le patriarche Etienne DOUAIHI, "qui a visité tous les diocèses où il a choisi des prêtres pieux et instruits; il a examiné les livres liturgiques, a corrigé les fautes commises par les copistes, a vu et adapté l'œuvre des historiens orientaux et occidentaux, et écrit des livres dont quelques – uns restent inédits" (patriarche Yacoub AWAD). Joseph ASSEMANI, un savant authentique, qui a été nommé archiviste de la bibliothèque du Vatican. Gabriel SIONITE, professeur à la faculté de Sapience à Rome, ensuite au collège de France à Paris et interprète du roi Louis XIII. Ecchellensis, professeur à la faculté de Sapience à Rome puis au collège de France et interprète du roi Louis XIII. Mirhej Ibn Namroun, professeur et interprète.

 

Les Patriarches ont encouragé l’éducation, comme le précise le synode libanais:

"Nous exhortons, au nom de Jésus-Christ, les ordinaires des diocèses, des villes, des villages, des hameaux et les couvents, à s’entraider pour encourager cette œuvre qui porte beaucoup de fruits. Ils doivent trouver un instituteur là où il n’y en a pas, inscrire les noms des enfants qui sont aptes à apprendre, ordonner aux parents d’amener leurs enfants à l’école, même malgré eux. S’ils sont des orphelins ou des pauvres, l’église ou le couvent leur donnent la nourriture et si l’église ou le couvent ne le peut pas, ils donnent une partie et les parents en donnent une autre." (Synode libanais, 529).

 

Les communautés religieuses occidentales commencent à venir au Liban. En 1626, les capucins arrivent. En 1635, les pères carmes. En 1656, les jésuites. Puis la chaîne continue.

 

Tous ces hommes sont venus au Liban pour servir les Libanais. Ils ont ouvert des écoles et ils commencent à instruire et à préparer pour le pays une jeunesse nouvelle. Peu de temps après, les écoles ouvertes au Liban eurent le même niveau que celles d’Europe.

 

Les écoles se multiplient. Il y a une école à côté de chaque église Maronite. Parmi elles, certaines avaient un rayonnement particulier, telles les écoles de Ain Warka, Mar Abda et Haouka. C’est ainsi que les libanais, dont la plupart étaient des Maronites, acquirent une bonne culture, devinrent les pionniers de la pensée arabe et jouèrent un rôle primordial dans la renaissance culturelle du Moyen-Orient.

 

 

Premier Ordre Maronite

 

"En 1694, Gabriel HAWA et Abdallah Ibn Abdel-Ahad Qara’li et Youssef ELBETEN sont venus voir le Patriarche DOUAIHI. Ils voulaient fonder une communauté religieuse ayant des règles, sous l’autorité d’un supérieur général. Tout couvent aurait un supérieur soumis au supérieur général. Les religieux feraient voeux d’obéissance, de chasteté et de pauvreté sous le nom de saint Antoine, le Père des ermites. Le Patriarche apprécia leur volonté, les remercia et leur donna satisfaction". (Debs, 253)

 

 

Bkerké

 

Les Patriarches n’avaient pas de résidence d’hiver. Leurs regards se sont alors tournés vers Bkerké.

 

En l’an 1703, cheikh Khattar EL KHAZEN a construit le couvent de Bkerké. C’était d’abord une chapelle et une petite maison de prêtre. En 1730, les pères antonins l’ont habité. En 1750, Mgr Germanos SACRE et soeur Hindié l’ont utilisé pour en faire une maison pour la congrégation du Sacré-Cœur. En 1779, une bulle papale a aboli la congrégation du Sacré-Cœur et a décidé que cette maison deviendrait une propriété de la communauté Maronite. En 1786, le synode Maronite l’a considéré propriété du siège patriarcal de Qannoubine. En 1823, il est devenu un siège patriarcal d’hiver. En 1890, le patriarche Jean HAGE l’a remis en état, et a ajouté une partie du rez-de-chaussée et le premier étage en entier. L’architecte en est le frère Léonard, Lazariste. En 1970, le patriarche Paul MEOUCHI l’a réparé de nouveau. En 1982, le patriarche Antoine KHORAICHE a édifié le portail extérieur. En 1995, le patriarche Nasrallah SFEIR a construit une aile pour les archives et le musée du siège patriarcal; il a aussi aménagé une sépulture pour les Patriarches et embelli la chapelle par des vitraux. Neuf Patriarches se sont succédés sur le siège patriarcal à Dimane en été et à Bkerké en hiver. Ce sont: Youssef HOBEICHE de Sahel Alma (1823– 1845), Youssef Raji L KHAZEN d’Ajaltoun (1845– 1854), Boulos MASSAAD d’Achkout (1854– 1890), Jean HAGE de Dlebta (1890– 1898), Elias HOAYEK de Helta (1898– 1931), Antoine ARIDA de Bécharré (1931– 1955), Paul MEOUCHI de Jezzine (1955– 1975), Antoine KHORAICHE d’Ain Ebl (1975– 1986), Nasrallah SFEIR de Raifoun (1986).

 

Tous ces Patriarches ont porté le fardeau de responsabilité et oeuvré pour l’unité du troupeau. Leur première préoccupation est l’indépendance du Liban.

 

En effet, malgré l’occupation des Mamelouks et celle particulièrement redoutable des Ottomans, les Maronites ont toujours réussi à sauvegarder leur liberté et une certaine indépendance intérieure. C’est ainsi que leurs Patriarches ont toujours refusé la bulle par laquelle la Sublime Porte reconnaissait tout Patriarche. Ils n’avaient de cesse de conduire leur pays tout entier à une indépendance totale et à la maintenir.

 

 

1860

 

Les événements se succèdent: Les troubles confessionnels entre Druzes et Maronites de 1860 d’abord, ensuite l’émigration vers tous les pays, puis la première guerre mondiale, enfin la tuerie fratricide.

 

Les troubles de 1860 qui ont fait 10.000 victimes Maronites ont créé un abîme entre les Maronites et les Druzes, ont amené un bon nombre de Maronites à quitter le Liban pour les pays d’émigration, et ont mis en péril la cohabitation. Durant la première guerre mondiale, l’ennemi fit un blocus alimentaire contre la montagne libanaise, et des centaines de milliers de personnes moururent de faim.

 

 

1900 à nos Jours

 

Le Liban indépendant

 

L’indépendance est une oeuvre difficile à construire. Après le départ des Ottomans, les libanais répartis en 17 communautés se sont divisés en plusieurs courants. L’unité est apparue presque impossible. Mais chaque Patriarche Maronite a su être un Apôtre de paix. Il était présent, agissant, encourageant toute bonne initiative, réprouvant toute injustice. Les libanais lui accordèrent leur confiance, le considérant comme un élément d’unité et de liberté. En 1919, toutes les communautés libanaises ont délégué le patriarche Elias HOAYEK au congrés de Versailles pour réclamer l’indépendance du Liban. Le Patriarche a exposé le problème libanais, l’a défendu et a réussi. Il a établi les bases de l’indépendance et a réalisé les souhaits des libanais.

 

Les Patriarches qui lui ont succédé ont suivi le même chemin. Le Patriarche ARIDA a dit non à l’hégémonie. Le patriarche MEOUCHI a dit non à l’injustice. Le Patriarche KHORAICHE a dit non à la tuerie fratricide. Le Patriarche SFEIR a dit non à la domination et oui à la souveraineté et à la décision nationale libre. Ils ont tous dépassé les horizons étroits et travaillé non pour leur communauté uniquement, mais pour tous les libanais. Dans cet esprit, ils ont contribué à unir le pays. Les communautés se sont ouvertes l’une à l’autre et ce fut une richesse et une source d’abondance.

 

Après la fin des périodes douloureuses et le transfert du siège des Patriarches à Dimane en été et à Bkerké en hiver, les maronites se sont attendus à atteindre la gloire et un certain bonheur. Ils ont été surpris de voir qu’ils sont encore au début du chemin et que le jour de gloire est encore loin.

 

 

La Diaspora Maronite

 

Au début de l’Eglise, "une violente persécution se déchaîna contre l’Eglise de Jérusalem. Tous, à l’exception des Apôtres, se dispersèrent dans les campagnes de Judée et de Samarie... Ceux-là qui avaient été dispersés s’en allèrent de lieu en lieu en annonçant la parole de la Bonne Nouvelle" (Actes, 8/2.4).

 

Ce phénomène que les premiers Chrétiens ont vécu à Jérusalem, les Maronites l’ont vécu eux aussi au Liban. Ils ont été dans tous les pays, dans différentes périodes, et ont porté partout le message de saint Maron. Les Maronites dans la diaspora, au nombre de 4 millions, jouent un rôle culturel sur le plan mondial et réussissent. Gibran Khalil Gibran en est l’exemple le plus frappant. Mais ils n’oublient pas qu’ils ont laissé le Liban meurtri. Ils travaillent pour lui et l’aident moralement et financièrement, en attendant d’y revenir. Ils ont fait de la diaspora un phénomène positif. Ils sont un peuple qui ne meurt pas.

 

Il y a aussi les bulles papales gardées dans les archives de Bkerké et que les Patriarches ont reçues à travers les siècles; les documents qu’ont écrit les évêques, les prêtres et les ermites, à Wadi Qannoubine et dans plusieurs endroits de la montagne libanaise et dans ses églises et les documents historiques dont le nombre dépasse le million. Tout ceci est un témoignage éloquant des oeuvres des Maronites. Ils ont accompli leur mission à travers les siècles, ont témoigné pour Jésus-Christ dans un monde dur et troublé et ils se sont montrés comme un peuple ayant une spiritualité qui fait face à tous le défis.

 

 

Des Nouveaux Saints Maronites

 

Charbel Makhlouf que Paul VI a porté aux autels le 9 octobre 1977, et Rafka Rayess que Jean-Paul II a déclaré bienheureuse le 17 novembre 1985, sont une image de beaucoup de Maronites qui suivent Jésus-Christ en silence et mettent en pratique ses enseignements. Ils renoncent à eux-mêmes pour Lui et pour Son Evangile. Ils sont une image du refus Maronite qui sait dire non au mal, et de la spiritualité Maronite qui se renouvelle tout le temps.

 

NIMATULLAH AL HARDINI: Le 7 septembre 1989, Pape John Paul II a promulgué le Décret de l'Héroïsme de Père Al-Hardiny et il est devenu "Vénérable". Durant mai 1996, une enquête de la béatification a été installée pour certifier un autre miracle qui a eu lieu à travers l'intercession d'Al-Hardiny. L'enquête s'est concentrée sur André Najm, un jeune homme libanais en phase terminale d'une maladie avec leucémie qui a demandé que Père Al-Hardiny l'aide - et était totalement guéri. Une année plus tard, Pape John Paul II a promulgué le 7 juillet 1997, le Décret de l'Authenticité de ce miracle et le Vénérable Al-Hardiny a été béatifié le 10 mai 1998, le premier anniversaire de la visite historique du Pape à Liban.

 

St Anthony-Qozhaya

 

Saints Maronites: http://www.bkerkelb.org/french/index.php?option=com_content&view=category&id=37&Itemid=57

 

 

Reference: www.bkerkelb.org

 

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